Chapitre 1.6
(musique de la séance : The legendary Pink Dots - Madame Guillotine dans le lecteur Deezer.)
---
Désolée pour avoir autant tardé pour mettre à jour mon histoire, mais
des évènements dans ma vie font que j'ai eu beaucoup moins de temps à
consacrer aux poupées.
J'ai enfin un vrai appareil photo, mon premier
reflex, il me faut encore le dompter mais voilà mes premiers essais
avec. Je suis super contente d'avoir craqué pour cet appareil, je sens
que je vais encore plus avoir de plaisir à prendre des photos.
---
Siegfried était rentré tard, sous un ciel
d’étoiles gelées. Allongé sur son lit il repensait à la conversation
qu’il avait eue avec le professeur.
C’est tout naturellement que
le professeur lui avait appris qu’il devait s’absenter.
« Vous ne
pouvez pas partir maintenant, n’y songez pas !
- Je n’ai pas
le choix, je dois faire ce voyage. Je serai absent tout au plus un mois
ou deux.
- Un mois ou deux, vous êtes devenu aussi fou qu’elle,
s’était écrié Siegfried. Pourquoi maintenant ? Attendez donc que l’on
soit fixé sur son sort avant d’essayer de réparer tout seul les dégâts.
Laissez-moi encore essayer avant de prendre des décisions irrémédiables.
-
Ce n’est pas à toi de me dire ce que je dois faire ou ne pas faire,
surtout pas toi. Pour qui te prends-tu ?». Le professeur avait haussé le
ton. Il n’avait jamais supporté qu’on lui dicte sa conduite et ce
n’était pas cet inqualifiable personnage qui allait lui donner une leçon
de morale.
« Continue ton travail, reprit le professeur. Agis
comme bon te semble, puisque tu sembles vouloir prendre des initiatives.
On verra bien à mon retour si tu as réussis à obtenir un résultat
significatif. Mais je te le redis, je n’y crois pas. On a commencé trop
tard, le processus est trop entamé pour espérer une quelconque guérison.
Nous devrons nous passer d’elle de toute façon tôt ou tard et il n’y a
pas de temps à perdre tu le sais bien. Alors à quoi bon s’acharner ?
Même si elle se rappelle, cela changera quoi ?
- Si elle se
rappelle, nous lui soutirerons les informations qui nous permettront
sans doute de résoudre les catastrophes qui s’abattent sur l’humanité.
Elle a les clés pour nous permettre de connaître à quel moment l’erreur a
commencé.
- Utopiste ! Tu es devenu utopiste ! Je n’ai pas de
temps à perdre moi. Je dois essayer de réparer. Observe-la quelques
jours et si elle est toujours amnésique, tue-là. Fais toi donc plaisir.
Tu en rêve depuis si longtemps. »
Siegfried méditait les
dernières paroles du professeur. Oui il avait souvent rêvé de la tuer,
elle était inhumaine et ne méritait pas de respirer. Il pourrait le
faire maintenant et prétexter qu’attendre n’avait rien donné mais il
était anxieux pour le professeur, et s’il n’arrivait à rien et qu’au
final elle puisse avoir une utilité, ne devrait-il pas la laisser vivre ?
Bien
qu’il ne fût qu’un exécutant la mission dépendait de lui uniquement
maintenant que le professeur était partit. Les enjeux étaient si grands,
il y avait tellement d’inconnu dans ce qui devait suivre qu’il avait du
mal à se projeter dans un futur.
Il se leva, alluma l’écran et
s’assura qu’elle dormait. Elle semblait paisible.
Il rembobina la
bande pour regarder ce qu’elle avait fait plus tôt dans la soirée.
Visiblement elle dormait aussi, il passa en vitesse rapide.
«
Tout est ta faute, murmura t-il. Tout est ta faute, comme toujours. Sois
utile pour une fois. Dis-moi ce que je veux savoir, qu’on en finisse
avec ta petite vie misérable».
Son attention fut attirée à
nouveau vers l’écran. Il se passait quelque chose. Il ralentit la
vitesse de la bande. Elle venait de se réveiller d’un bond et avait
attrapé son journal de bord. Elle semblait terrifiée et écrivait très
vite. Il remarqua quelques gouttes de sueur sur son front inquiet.
Il
enfila son manteau et claqua la porte, hors de question d’attendre le
lendemain pour lire ce qu’elle avait écrit.